Responsable en pastorale
Sœur Margaret SADLER célèbre un mariage au Manitoba
Au nord du Manitoba, face au manque de prêtre, soeur Margaret Sadler, Soeur de l'Enfant Jésus, a été nommée responsable de la pastorale et mandatée pour assurer baptêmes, mariages, catéchèse et formation des laïcs aussi bien que l'administration de la paroisse. La communauté de Lynn Lake, dans l'Archidiocèse de Keewatin-Le Pas reçoit occasionnellement la visite d'un prêtre.
J'ai choisi les Sœurs de l'Enfant-Jésus par la volonté de Dieu. Jeune fille, je les ai connues dans leur foyer en tant qu'élève et j'ai commencé à m'intéresser à la Congrégation.
J'ai beaucoup aimé la manière de vivre de ces sœurs. Elles ont été pour moi un très bon exemple de vie. J'étais plus proche de la Sœur Jean-Gabriel, paix à son âme ! Je crois que c'est tout ce qu'elle vivait comme apostolat qui m'a poussé et dynamisé à choisir cette Congrégation.
Pourquoi je m'engage
La Sœur Thérèse Bédel a été aussi une lumière pour ce choix. Elle a été pour moi une seconde mère. Beaucoup d'autres sœurs connues à Sassandra dans les années 1998-2002 ont été la source de cette orientation que je trouve très importante.
En lisant aussi un peu la vie de la fondatrice, Anne Marie Martel, j'ai beaucoup apprécié ses œuvres. J'ai continué ainsi mes recherches et découvertes jusqu'au jour où j'ai commencé ma formation.
A partir de mon expérience au noviciat, j'ai appris à me connaître d'avantage et à vivre le charisme, la spiritualité, à discerner, à prendre conscience de la consécration dans l'Eglise à travers l'étude des trois conseils évangéliques. J'ai aussi appris à vivre un temps fort de prière (oraison, récollection, retraite,) et d'intériorisation avec le Seigneur dans le silence. J'ai appris que les difficultés sont des moyens de croissance personnelle et spirituelle, appel à découvrir les aspects positifs de ma vie et à mûrir ma vocation.
Je me suis engagée dans l'apostolat à accompagner des jeunes Jécistes de Dassouri en Burkina Faso. Certains éléments de ma formation religieuse m'aident pour cet accompagnement. En faisant cela j'approfondis un peu l'importance du service apostolique qui est en lien avec quelques textes étudiés de l'Ecole Française. La patience et le dynamisme sont importants quand on travaille ensemble. Le groupe de la catéchèse m'apprend à être attentive, docile, patiente, disponible pour chacun d'eux.
Je me suis engagée par des Vœux en Avril, 2008. Cela a un sens très important car c'est un choix d'amour pour le Royaume des cieux : m'abandonner entre les mains de Dieu afin de Le servir en servant l'Eglise, mes frères et sœurs, en essayant d'imiter le Christ et en me laissant guider par l'Esprit-Saint.
Je n'ai aucune préférence d'apostolat, j'accueillerai toutes sortes d'activités apostoliques que le Seigneur me donnera. Je suis ouverte et disponible pour ce que la Congrégation et la communauté trouveront nécessaire, selon l'esprit du charisme et les réalités de nos différents milieux. En tout cela mon désir est de vivre notre devise "Gloire à Dieu / Paix aux hommes".
Une juste parmi les justes
Contactée en janvier 1944, Soeur Marie-Angélique (Alice Chevalier), avec la permission de sa supérieure, accueillait trois filles juives (9, 12 et 14 ans) dans l'école qu'elle dirigeait, au Vernet-la-Varenne dans le Puy de Dôme, localité perdue dans la montagne. Les parents avaient été arrêtés le 3 janvier et envoyés à Auschwitz où mourut le père.
Voici un extrait de son témoignage :
Sept mois se sont écoulés sans incident. Un jour, il y avait une bataille près de l'école. J'ai eu l'idée de les envoyer toutes sur la colline toute proche, avec une soeur. Après la bataille, la soeur et les enfants rentrent et se restaurent à la cuisine de l'étage. Les Allemands entrent dans la cour leurs camions qu'ils recouvrent aussitôt avec des branches coupées dans les tilleuls. Il faut vite faire partir les petites. Par la porte du nord, j'envoie les plus jeunes soeurs et les petites filles au château de Montfort chez les Soeurs de Saint Vincent de Paul.
Après trois jours, les Allemands partent et je monte à Montfort chercher les soeurs et les enfants.
La vie a repris tranquille... jusqu'au jour où s'est présenté, pour moi, le problème du renouvellement des cartes d'alimentation... Les cartes de nos petites Juives portaient leur véritable nom alors que depuis leur venue il leur était donné un nom un peu plus court. Cela pouvait avoir de fâcheuses conséquences.
Et j'ai trouvé une solution : renverser un encrier d'encre de Chine sur les cartes de façon à bien recouvrir les noms... La chose faite, je monte à la mairie où je trouve le maire assis à son bureau. Je lui tends les cartes en m'excusant de ma maladresse. Avec un sourire le maire me remet toutes les nouvelles cartes.
A la fin des hostilités, la maman est délivrée par les Russes et arrive au Vernet dans un piteux état. Mais avec quelle joie elle a serré dans ses bras ses enfants qu'elle retrouve en bonne santé. Les petites pleurent de bonheur.
Le 26 avril 1998, Soeur Marie Angélique a reçu la médaille des justes et a revu deux des trois jeunes filles (la troisième était décédée). Son témoignage, son courage, restent gravés dans nos mémoires comme un appel à "oser", à "se risquer".